[BG] Kzertus, le "Bavard"

[RP]
Partie Première

D'aussi loin qu'il s'en souvienne, la famille de Kzertus n'avait jamais compté que deux personnes : son père et lui. Bien sûr ce n'était pas son vrai père. Gartak “Le Chauve” était un nain typique, rigolard, bagarreur, bourru, très porté sur la boisson mais d'un courage sans faille et avec le coeur sur la main. C'est la raison qui fit qu'il l'avait recueilli à la mort de ses parents.
Kzertus ne s'en souvient pas, mais son “père” lui avait raconté très tôt, par soucis d'honnêteté.

Il l'avait trouvé dans les ruines d’une maison entièrement brûlée, dans les bras d'une femme affreusement mutilée. Il ne pleurait pas. Le corps de son père gisait à quelques centaines de mètres de la demeure, entouré de plusieurs cadavres d'orcs. Gartak n'avait pas hésité, ce n'était pas dans son caractère de laisser un bébé à une mort certaine. Il lui apprit les rudiments du combat, et l'art du minage.

Kzertus avait 14 ans quand son père fut assassiné. Bien qu'agile, le jeune homme était encore un peu fluet pour combattre réellement. Plutôt maigrichon, son père aimait à le taquiner sur sa “faible constitution” selon ses propres mots.

Alors qu'il rentrait d'un entraînement, il entendit des bruits de lutte et des cris poussés dans une langue qu'il ne connaissait pas et qui venaient de la maison. Il reconnu parmi ces cris ceux de son père. Il se précipita et entra dans la pièce, faisant fi de toute prudence. Au moment où il entra, un orc gigantesque transperça le corps de son père de son épée. Le regard du nain croisa celui de Kzertus. Une lame émoussée sortait de la poitrine de son père, qui tomba au sol. Kzertus serra les poings et s'avança doucement vers le corps de son père. Il y avait trois orcs et deux de ces espèces de gros bovins dans la pièce. Sans rien dire, ils regardaient l'adolescent frêle et désarmé avancer au milieu d'eux et s'agenouiller devant le corps du nain. Il était mort. Kzertus regardait l'être que toute vie avait quitté. Il serra les poings un peu plus, il sentait la rage l'envahir.
Il aperçut parmi les débris de meubles près de lui un pied de chaise brisé. Il regarda à nouveau le corps sans vie et murmura :

- “C'est pour toi, papa.”

Vif comme l'éclair, Kzertus s'empara du pied de chaise et sauta d'un bond sur le tauren le plus proche. Totalement surpris par la soudaineté de l'attaque, le tauren n'eut pas le temps d'éviter le jeune garçon qui lui enfonça presque entièrement le pied de chaise dans l'oreille en poussant un cri de rage. Le regard du tauren se figea, puis il tomba de toute sa masse sur le sol. Les guerriers restant regardèrent le corps de leur compagnon, interloqués. Kzertus mit ce répit à profit et sorti vivement par la fenêtre juste avant d'entendre les voix des assassins rugir derrière lui. Il courut aussi vite qu'il pu en direction de la montagne, sans jamais se retourner. Lorsque, complètement épuisé et à bout de souffle, il s'arrêta enfin, plus personne ne le suivait.

Il avait froid, ses vêtements légers étaient couverts de neige fondue et de sueur. Ensuite, le trou noir. Il se réveilla dans une grotte devant un petit feu de bois mourant, grelottant de froid. Il regarda autour de lui, les murs étaient d'un brun rougeâtre, probablement riches en fer. Il percevait le bruit du vent qui hurlait à l'entrée de la grotte, bien qu'il ne la voyait pas. Son corps était terriblement engourdi, et il ne pu se lever, se contentant de marcher à quatre pattes vers le feu pour le raviver.

Il attendit d'avoir retrouvé une température normale pour commencer à réfléchir. Il ne pouvait pas redescendre, et ça ne lui servait à rien, il n'avait plus rien. Son père avait toujours vécu en solitaire, donc il ne connaissait que lui. Et puis il avait peur... Peur que ces assassins l'attendent.

La faim lui vrillant les entrailles, il fini par se résoudre à sortir de la grotte pour aller chercher à manger. Le vent glacial lui cinglait le visage, le froid s'insinuait partout. Il n'avait pas la force de chasser, il se contenta de ramasser quelques baies et racines, qu'il mangea avec dégoût. Il retourna ensuite dans la grotte, son feu ne s'était pas éteint et il rapportait du bois. La douce chaleur du feu rendait la température plus agréable. Il se coucha, tentant de dormir, le fantôme de son père dansait au rythme des flammes.


Kzertus regardait le grizzly fixement, chacun se tenait sur ses gardes. Chacun voyait en l'autre un repas potentiel. Kzertus était armé d'une grosse branche très solide qui avait apparemment déjà servi, d'après les traces de sang séché qui la maculaient.
Cela faisait des années qu'il avait fuit dans les montagnes. Quinze, peut être vingt ans à vivre dans ces montagnes, et pas le premier plantigrade qu'il rencontrait. Il avait gagné en muscles, seul moyen de se protéger de la nature sauvage ou seule la loi du plus fort régnait. Le rayonnement du soleil sur la neige et le froid avaient blanchi ses cheveux et éclairci ses yeux, son corps était devenu insensible à la morsure du froid, et sa peau était couverte de cicatrices de coup de griffes, de crocs et d'épines. Il était vêtu d'une espèce de vêtement de fourrure qui lui couvrait les épaules et le torse. Ses bras puissants étaient nus et son pantalon semblait fait lui aussi de fourrure.

L'ours se dressa sur ses pattes arrière, il devait mesurer pas loin de quatre mètres et peser ses cinq ou six quintaux. Mais c'est ce que Kzertus attendait, il se précipita vers l'ours avec agilité et lui asséna un grand coup de sa masse de fortune dans la cage thoracique, ce qui eu pour effet de couper momentanément le souffle de la montagne de poil et de muscle. Il se remit sur ses quatre pattes et Kzertus en profita pour grimper sur son dos et passer ses bras autour de son cou, serrant de toutes ses forces et s'accrochant au corps de l'ours avec ses jambes pour éviter que celui-ci l'envoie voler à quelques mètres du sol. L'ours, reprenant ses esprits, se mit à se débattre furieusement, cherchant à attraper ce parasite qui lui servait d'écharpe. Kzertus serrait de plus en plus fort, il ne pouvait étrangler une masse pareille, protégée par sa fourrure épaisse et son cuir qui ne l'était pas moins. Mais à force de serrer, Kzertus limitait tout de même le flux sanguin vers le cerveau de l'animal, qui commençait à fatiguer. Le souffle de l'ours devenait plus court, ses mouvements étaient moins vifs. Kzertus attendit encore que l'ours s'affaiblisse un peu plus, et lorsque ce dernier s'arrêta un instant de bouger, il lâcha son cou et récupéra sa masse. Il prit un énorme élan et frappa l'ours sur la nuque de toutes ses forces. L'ours épuisé chancela en émettant un grondement sourd. Kzertus frappa à nouveau, puis encore, et encore... Il ne s'arrêta que lorsque la neige se teinta de rouge. Kzertus reprit son souffle, souriant devant sa proie.
Il retourna à la grotte pour chercher des cordes qu'il avait fabriquées avec des racines et les utilisa pour remorquer le cadavre de l'ours jusqu'à l'entrée de la grotte.

Alors qu'il s'affairait à dépecer l'ours et à découper les morceaux de viandes, son regard fut attiré par un mouvement non loin de lui. Il attrapa sa masse et chercha du regard l'intrus. Un jeune loup, maigre et à bout de force, s'approcha de Kzertus en grognant pitoyablement. Il avait dû être alléché par l'odeur du sang, et, affamé, avait décidé d'attaquer Kzertus, alors qu'il n'avait aucune chance. Renonçant à un combat aussi facile, et sachant qu'il avait plus de viande qu'il ne lui en fallait, Kzertus lança un morceau de viande fraîche au loup. Celui-ci regarda Kzertus, incrédule.

– "Fous-moi l'camp avant qu'j'change d'avis..."

La faim prenant rapidement le dessus sur la curiosité, le loup commença à manger le morceau de viande, puis emporta ce qu'il restait vers la lisière du bois. Kzertus retourna à son travail, lorsqu'il entendit des petits jappements venir de l'endroit où le loup avait disparu. Kzertus leva un instant la tête et sourit. Voilà d'où venait sa hardiesse... C'était une jeune maman, et elle était prête à risquer sa vie pour sauver ses petits. Kzertus attrapa un autre morceau de viande et l'apporta à la jeune famille. Les louveteaux jappaient joyeusement, jouant dans la neige. Ils se battaient, puisque c'est ainsi que s'apprend la vie. La jeune louve était couchée, surveillant les gestes de Kzertus, et couvant ses petits du regard.

Il n'était pas du genre à s'apitoyer, mais voir ses petits s'amuser entre frères et soeurs intensifia le sentiment qui se faisait de plus en plus présent ces derniers temps.
Le lendemain, Kzertus décida de quitter la grotte et de redescendre, mais vers le Sud. Peut être avait-il encore inconsciemment peur que les assassins de son père l'attendent à Ironforge.
Il arriva donc à l'Abbaye du Northshire, où il demanda l'asile.

Partie Deux

Kzertus ne chercha de pas de prime abord à se faire des amis. Mais personne ne lui posait de questions, ce qui l'arrangeait. On lui donna quelques travaux à réaliser, des nuisibles à exterminer, des humains mal intentionnés à corriger. Après les grizzlys, il trouvait ces tâches aisées. Mais surtout, elles lui permettaient de gagner un peu d'argent, et de se familiariser à nouveau à la vie avec les siens. Il avait pris ses habitudes dans la taverne de la Fierté du Lion, à Goldshire. L'odeur du houblon et de la forge juste en face lui rappelait son enfance.

Un soir qu'il buvait tranquillement sa bière, une troupe de marins entra dans la taverne. Plutôt bruyants, ce qui ne gênait pas vraiment Kzertus. Ces marins se présentaient comme des marchands, mais ne semblaient pas vraiment avoir des manières de commerçants. Mais Kzertus ne jugeait pas. Alors qu'ils parlaient entre eux, Kzertus perçut un nom, ou plutôt un surnom : “Vive Flamme”. Ce surnom le fit revenir des années en arrière, lorsque devant la lueur de la cheminée, son père lui racontait des histoires fantastiques de pirates sans foi ni loi, écumant les mers des deux continents sur leur navire dont la simple évocation faisait frémir les marchands de toutes races : le Blackseed. Le capitaine Delram, aussi célèbre pour sa cruauté que pour son courage, et son second : “Vive Flamme”. La légende voulait qu'il ait acquis ce surnom en détruisant son précédant navire à coup d'explosifs. Maître canonnier qui effrayait les marins de Lordaeron par sa précision incroyable. Capable, disait-on, de démâter un navire à coup sûr à un mille de distance. Alors qu'il se remémorait ces histoires, des détails lui revenaient. Elles parlaient d'un homme, surnommé le Bouc, à cause disait-on de son odeur et de sa fâcheuse tendance à exploser le crâne de quiconque l'énervait. Une brute parmi tant d'autres. Mais surtout, parmi toutes ses brutes figurait une femme. Surnommée la Muette, elle contrastait avec le reste de l'équipage par sa beauté confondante, mais n'était pas pour autant une enfant de coeur.
Kzertus observait discrètement ces “marins”. Ils ressemblaient étrangement aux histoires de son père. Et si ce n'était pas des histoires ?
Celui qui devait être Vive Flamme, devant se sentir observé, leva un instant les yeux vers l'homme peu vêtu, en train de siroter sa chope au bar, et regardant dans sa direction. Nullement décontenancé, il leva discrètement sa chope pour saluer le “marin”. Qui lui répondit par un signe de tête, puis reporta son attention sur la conversation en cours.
Plus tard dans la soirée, et après quelques litres de bière, l'équipage quitta la taverne. Kzertus sorti lui aussi, un peu après. La forêt était calme, seul le vent faisait murmurer les arbres de la forêt d'Elwynn. En retournant vers l'abbaye, Kzertus aperçu une silhouette en train de discuter avec un des défias qui rackettaient les villageois s'aventurant dans la forêt à la nuit tombée. La silhouette tua le défia avec une rapidité impressionnante. Kzertus s'approcha et reconnu l'homme qui l'avait salué. Kzertus sourit, et lança à l'homme vêtu de rouge :

- “Pas mal pour un simple marchand...”

L'homme se retourna et regarda Kzertus sans rien dire. Kzertus décida de tenter le coup.

- “Vous êtes Vive Flamme, hein ? Second du Blackseed.”

L'homme sourit mystérieusement et fit volte-face et s'éloigna dans les ténèbres.

- “Nous n'sommes qu'des marchands... Qui n'aiment pas qu'on s'mèle de leurs affaires...”

Kzertus regarda l'homme disparaître dans la forêt. Il en était maintenant sûr, il avait vu juste. Plus que son comportement, c'est le calme et la force dont étaient teintées ses paroles qui l'avaient convaincu. De cet être se dégageait une certaine aura. Une intuition que cet homme qui n'avait pourtant rien d'exceptionnel pouvait vous tuer avant que vous n'ayez eu le temps de comprendre qu'on vous attaquait.

Quelques jours plus tard, Kzertus rencontra à nouveau Vive Flamme. Il lui avoua qu'il savait tout, et qu'il n'avait aucune intention d'en parler, mais plutôt de les rejoindre. Il avait besoin de liberté, d'aventure et de sang. Cela fit rire l'homme, mais il lui accorda un duel. Kzertus était puissant mais l'homme en face de lui avait l'expérience du combat et jouissait d'une agilité surprenante. Dès la première attaque, Kzertus se retrouva à terre, assommé d'un seul coup placé avec une extrême précision. Quand il revint à lui, le voleur était assis devant lui, et lui sourit.
- “Si tu sais qui j'suis, pourquoi tu m'as défié ?”
- “Parce que c'est pas tous les jours qu'on peut s'battre contre une légende... Et puis j'risquais rien.”
- “Rien ? J'aurais pu t'tuer en une seul attaque.”
- “J'sais... Mais y a trop d'gardes ici, et l'combat est trop facile.”
Vive Flamme sourit.
- “J'ai p't'être quelque chose à t'proposer... Mais j'sais pas si t'es à la hauteur.”
- “Je l'suis pas... Quand je s'rai capable de t'toucher... Tu m'accord'ras un autre duel ?”
Le pirate éclata de rire, puis lança avant de disparaître :
- “Vas t'falloir quelques années, le Bavard !”

Kzertus s'entraîna sans relâche pendant des semaines, essayant de maîtriser sa puissance, et les armes qui allaient devenir ses instruments de travail. Il revit Vive Flamme par deux fois. Chacune fut un échec. Mais lors du troisième duel, le guerrier réussi à blesser le voleur à l'épaule. Bien qu'il perdit le duel, cela fut pour lui une victoire, et la possibilité d'avoir une entrevue avec Delram, Barbe Grise. Il écrivit une missive que Vive Flamme remit à son capitaine.
Après une entrevue où le guerrier fut impressionné par le charisme du marin, pour qui il était impossible de ne pas éprouver du respect, celui-ci lui signifia qu'il faisait désormais parti du Blackseed. Son dernier engagement. Personne ne quittait le bateau vivant. Et comme pour prouver ses dires, le capitaine demanda à son nouveau mousse de l'accompagner.

Ils retrouvèrent dehors deux femmes. L'une d'elle était surnommée La Dragonne, et faisait visiblement parti de l'équipage. La légende n'était donc pas totalement vraie, il y avait au moins une deuxième femme dans l'équipage. Belle, mais visiblement dangereuse. La femme à ses côtés était vraiment belle, la peau bronzée et habillée élégamment. Visiblement, le capitaine ne l'appréciait guère. De ce qu'il comprit, cette femme, répondant au nom de Comète, avait quitté le navire, et donc devait mourir. Le capitaine regarda Kzertus et lui fit un signe. Kzertus avait compris, mais hésita. Frapper une femme le gênait visiblement. Le capitaine commença à s'impatienter et ordonna à Kzertus de montrer à cette femme que ses ordres n'étaient pas fait pour être transgressés. Kzertus ferma un instant les yeux, et se dit que cette femme avait du faire des choses horribles, puis abattit une de ses masses sur elle. Elle s'effondra, l'épaule disloquée. Le capitaine le regarda, puis lui demanda si c'est tout ce qu'il avait dans les bras, le traitant de lavette. Kzertus serra les dents puis abattit son autre masse sur la femme à terre, et encore... Jusqu'à ce que le capitaine lui intime l'ordre d'arrêter, visiblement ravi. La capitaine sorti son fusil et mit la femme à terre en joue, mais La Dragonne lui demanda de ne pas la tuer, et lui chuchota quelque chose à l'oreille. Le capitaine baissa son fusil puis siffla entre ses dents :
- “T'as d'la chance que j'en doive une à la Dragonne, Comète... J'te laisse vivre pour cette fois... Fais-là disparaître de ma vue..." Il rangea son fusil et tourna les talons, laissant la Dragonne porter Comète en ville.
Il dit à Kzertus qu'il s'en était bien sorti, et lui dit de foutre le camp lui aussi.

Il vécut presque un an avec cet équipage, avant qu'il ne finisse par se dissoudre à cause de mutineries de plus en plus fréquentes. Le capitaine était de plus en plus absent, et les pirates s'énervaient de plus en plus de l'inactivité du Blackseed.
De son côté, Kzertus multipliait les conquêtes amoureuses, rattrapant les années qu'il avait perdu.

Il finit par tomber sur une femme avec qui il eut des relations chaotiques mais passionnées. Ils s'aimaient. Mais un soir, la jeune femme lui annonça qu'elle portait l'enfant de celui qui était son mari, et qu'elle avait quitté pour Kzertus. Elle du donc partir pour faire naître l'enfant en sécurité et promit à Kzertus de revenir dès qu'elle le pourrait.
Au bout de plusieurs mois, impatient et rongé par la solitude, il décida de partir à sa recherche. Il traversa le monde plusieurs fois mais ne retrouva jamais son aimée.
Il déprima longtemps, cherchant un sens à son existence, mais ne voulait pas s'avouer vaincu, et entendit un jour parler d'une milice de mercenaires. Être payé pour se battre, voilà un concept qui lui plaisait et qui lui permettrait sûrement d'évacuer un peu la rage et le désespoir qui commençait à le ronger de l'intérieur. A force de pugnacité, il finit par convaincre le Général de cette milice de lui laisser sa chance. Il était désormais milicien des Lames de Galen, au service du prince de Stromgarde.

[HRP]

Me reste à écrire la fin, c’est-à-dire la période entre les Lames de Galen et le retour à Stormwind qui arrivera bientôt. Entretemps je posterai une des aventures de Kzertus, avec des pirates, pour vous donner une autre idée du personnage.
N’hésitez pas à commenter ! Je suis totalement ouvert à la critique.
Je précise que la première partie est totalement fictive et imaginaire, alors que la seconde est intégralement tirées de faits IG.

L'histoire se déroule en 6 parties pour simplifier la lecture, certains passages sont assez violent, je vous aurai prévenus !

Kzertus était tranquillement debout à la proue du navire, écoutant le bruit de la houle fendue par la puissante étrave. Les embruns lui caressaient le visage avec force et délicatesse, laissant sur ses lèvres un goût légèrement salé qui n’était pas déplaisant. Il aimait voyager par voie maritime. Quand on a goûté la liberté, il est difficile de s’en passer.

Il discutait parfois longuement durant la traversée avec le capitaine du navire, qu’il commençait à connaître. Mais généralement il passait le temps en regardant l’horizon infini divinement coiffé d’azur constellé de nuages blancs neigeux et zébré par le vol de mouettes gracieuses, annonçant la proximité de la côté.

Nulles mouettes ce jour là. Ils étaient en mer depuis une journée seulement, donc en pleine mer. La mer était d’huile, et les voiles totalement immobiles. Ces conditions exceptionnelles ont souvent donné lieu à des légendes. C’est souvent la nuit, lorsque les éléments se calmaient de la sorte, que des navires fantômes apparaissaient.
Kzertus sourit. Ce n’était pas forcément des légendes, c’est en général lors de ce genre de nuit que le Blackseed attaquait. Toujours de la même façon.

Le Blackseed naviguait toujours sans lumière, ce qui, avec ses voiles noires et sa coque sombre, le rendait presque totalement invisible. Lorsque le Capitaine Delram « Barbe Grise » sentait que le vent allait tomber, il donnait l’ordre de rejoindre un point de passage habituel des navires de marchandises, puis mouillait l’ancre assez loin pour être hors de vue des vigies. Il attendait ensuite la nuit pour sortir les rames et se guidait facilement sur les lumières des navires marchands. Un groupe de quatre pirates était mis dans un canot, puis allait accoster sans faire un bruit le navire ciblé. Ils montaient à bord, et tuaient les quelques matelots de garde, quand il y en avait. Le plus furtif d’entre eux grimpait le mât pour aller tuer la vigie. Puis, il envoyait le signal au Seed.

Signal que connaissait par cœur Kenrim « Vive Flamme », l’artilleur du navire. Son canon était déjà prêt et il n’attendait que le signal pour mettre le feu à la mèche. Les trois pirates restant étaient déjà placés aux endroits stratégiques du navire quand le coup de canon déchirait le silence de la nuit. Les marins affolés se levaient en vitesse et allaient sur le pont où les attendaient les pirates, et c’était la boucherie. Autant dire que les places dans l’équipe de quatre étaient très disputées. Ce genre d’abordage était rare, mais assouvissait le besoin de violence du Capitaine, qui observait tout ça à la longue vue, un sourire carnassier vissé au visage.

Kzertus se souvint de la nuit où il faisait parti de l’équipe de quatre. C’est ce jour-ci qu’il a découvert que toutes les légendes ont un fond de vérité. Cette nuit là, alors que le signal venait d’être lancé, Kzertus attendait devant la porte du capitaine du navire marchand, guettant le coup de canon. En général, Kenrim visait au-dessus du mât d’où venait le signal, mais cette fois-ci, quelques secondes après le coup de tonnerre, le boulet frappa le mât de plein fouet et le brisa en deux à la moitié de sa hauteur. Les quatre pirates hurlèrent. Un de terreur, et les trois autres d’excitation. Celui qui était au poste de vigie à ce moment n’avait en effet pas été préparé à faire une descente de soixante mètres en deux secondes. Tandis qu’il tuait le capitaine, puis les marins venus à sa rescousse, Kzertus souriait en repensant à la légende qui disait que le légendaire « Vive Flamme » était capable de démâter un navire à coup sûr à un nautique. Il venait de le voir de ses propres yeux.

Il se souvient qu’il avait été voir Kenrim ce soir là et…

- « Jolly Rogers par tribord arrière ! », le cri de la vigie avait tiré Kzertus de ses souvenirs, il fit le tour du navire pour regarder dans la direction indiquée : des pirates.

A suivre…

Kzertus regardait le navire approcher avec calme. Les pirates n’attaquaient jamais les navettes de transports, mais ils aimaient bien se montrer, histoire de rappeler qui maîtrisait cette partie de l’océan. Ils allaient probablement monter à bord histoire de vérifier si ce n’était pas un navire camouflé.

Comme pour confirmer la pensée de Kzertus, un canot fut mis à la mer après que le navire pirate ait enjoint le capitaine de la navette à stopper. Six hommes plus le capitaine pirate. L’homme lui disait quelque chose, il n’était pas impossible qu’il l’ait déjà rencontré à l’époque où il était un de ses semblables. L’homme boitait légèrement, et son torse découvert était orné d’une longue balafre. Après avoir brièvement parlé avec le capitaine de la navette, les pirates commencèrent une inspection de routine. Kzertus resta immobile, accoudé au bastingage, observant du coin de l’œil les pirates s’affairer.
Les rares autres passagers avaient préféré descendre dans les cabines.

Le capitaine pirate s’approcha de Kzertus, le regard inquisiteur.
- Hep, bonhomme ! Ca a pas l’air de t’géner d’voir des pirates sur l’même bateau qu’toi…
Kzertus soutint le regard du pirate.
- J’ai pas d’argent et j’vois pas pourquoi j’aurais peur… C’pas mon bateau…
- T’es pas un passager ordinaire toi. Et j’crois qu’j’t’ai déjà vu…
- Tu dois t’planter mon grand… Jamais vu ta fiole moi.
Le pirate sourit légèrement et s’éloigna un peu, deux de ses mousses l’avaient rejoint.
- Et t’as un nom caïd ?
- Quand on est poli, on s’présente d’abord. Kzertus esquissa un sourire. Le pirate éclata de rire.
- Bob ! Fais-moi taire cet abruti.
Un des mousses s’approcha de Kzertus et leva sa masse. Profitant de l’imprudence du mousse, le guerrier lui assena un grand coup de poing en pleine mâchoire. Il senti les os du marin se disloquer sous le choc. Le dénommé Bob tomba lourdement sur le sol, inconscient. Un léger filet de sang s’échappa de sa bouche déformée.
Le second mousse semblait surpris et regarda son compagnon gésir au sol. Le capitaine quant à lui regardait toujours Kzertus, souriant. Le mousse commença à avancer vers le guerrier après avoir dégainé son épée, mais son capitaine l’arrêta.
- Arrête abruti… Tu veux finir comme Bob ?
Alertés par le bruit, les autres pirates rejoignirent leur deux compagnons. Ils formaient un arc de cercle autour de Kzertus qui était dos à la mer. Le capitaine lui lança :
- Six contre un, tu penses qu’c’est jouable p’tit malin ?
Kzertus regarda un à un les pirates autour de lui.
- Viens par là, tu verras bien.
Le capitaine sourit plus largement.
- Choppez-moi ce p’tit rigolo !
Les pirates se jetèrent sur Kzertus. Deux d’entre eux tombèrent à côté de Bob. L’un avec le nez éclaté, le visage recouvert de sang, le second hurlait en se tenant le bras qui semblait avoir une articulation de plus que la normale. Les trois pirates restant tentaient d’empêcher Kzertus de bouger lorsqu’un coup sourd l’immobilisa totalement, et il s’écroula au sol, inconscient.

Lorsqu’il ouvrit les yeux, un rat était en train d’attaquer son gant. Par réflexe, Kzertus attrapa le rongeur et l’envoya s’écraser contre la parois la plus proche. Il frappa durement le bois dans un couinement et ne se releva pas. Une douleur vrillait l’arrière du crâne du guerrier, son poignet droit était enchaîné à une barre métallique fixée au bateau. Il était aux fers, dans le bateau pirate. Il massa doucement l’arrière de son crâne. Il était dos à la mer, comment avaient-ils fait pour l’assommer sans qu’il ne les voit arriver ?

Kzertus observa son entrave, c’était un vieux bracelet à moitié rouillé, sûrement pas très solide. Apercevant une tige métallique qui traînait un peu plus loin, il s’en empara et commença à tenter de faire levier sur le bracelet en métal qui ne tarda pas à céder. Kzertus garda la tige en guise d’arme, puis commença à monter les marches vers l’entrepont. La porte était fermée.

A suivre…

Attention, cette partie est réservée à un public averti.

Kzertus observa un moment la porte. Le bois était à moitié pourri par l’humidité, elle exploserait facilement d’un coup d’épaule bien placé. Au travers des fentes entre les planches, on apercevait un ombre, certainement un garde. Ils avaient dû comprendre que Kzertus n’était pas un simple voyageur.

Il redescendit les marches, à la recherche d’une autre arme que cette simple tige de métal. Il finit par trouver un épieu assez solide pour servir de masse, avec une pointe assez effilée pour pénétrer des chairs. Il ramassa aussi le rat, puis remonta les escaliers, restant à deux marches de la porte. Il fit silence et écouta pendant un moment. Silence. Juste le craquement du bois que la houle de l’océan malmenait terriblement. Le garde était seul.

Kzertus sauta et s’accrocha à une poutre. Il pris de l’élan et donna un grand coup de tout son poids sur la porte qui éclata dans un craquement sec. Kzertus retomba sur les débris et chercha rapidement le garde du regard. Celui-ci gisait sur le sol à un mètre environ de la porte, un pieu d’environ quarante centimètre planté dans le dos. Le guerrier sourit, la chance était avec lui. Il fouilla rapidement le corps, mais cet imbécile n’était même pas armé.

Il se camoufla derrière un caisse, du côté opposé au couloir, sachant que le bruit allait ameuter du monde. Et dans ce couloir, ils ne pouvaient guère arriver qu’à deux de front, alors que sur le pont, ce serait totalement inégal. Si en plus il pouvait en avoir certains par surprise, cela jouerait encore en sa faveur.

Au bout de quelques secondes, deux pirates arrivèrent, sabres au clair. L’un d’eux se pencha sur le garde tandis que l’autre scrutait la cale par l’embrasure de la porte. Il finit par faire un pas dans les marches, le second s’engagea à son tour dans la cale. C’est ce que Kzertus attendait. Il bondit rapidement de sa cachette et donna un grand coup d’épieu dans le crâne du pirate le plus en arrière, le bois éclata sous le coup et le pirate tomba dans les marches. L’autre marin évita le corps inerte de son compagnon qui chutait lourdement, et leva son sabre vers Kzertus qu’il pensait désarmé. Celui-ci dirigea le rat vers le pirate et l’écrasa brutalement dans un bruit horrible de chairs et d’os broyés. Le contenu du rat fût projeté sur la marin. Une pluie de tripes et d’organes encore chauds volèrent sur le marin. Totalement décontenancé et surpris par l’incongruité de l’attaque, il ferma les yeux un instant. Il n’en fallut pas plus au guerrier pour lui asséner un formidable coup de pied au visage. Le nez du pirate pénétra dans son crâne dans un craquement effroyable, et son corps s’écrasa deux mètres en contrebas sur son compagnon.

Kzertus ramassa les sabres des deux mousses. Maintenant qu’il était armé, il n’avait plus qu’à attendre que ces marins d’eau douce viennent s’empaler sur ses lames. Il se tourna face au couloir, prêt à frapper.

A suivre…

En position de combat, Kzertus écoutait les bruits de pas qui tambourinaient sur le pont du navire. Ne voyant pas revenir ses hommes, le capitaine enverrait sûrement un autre groupe plus important. Une série de pas approchant dans le couloir lui donna raison. Une demie douzaine d’hommes avançait vers Kzertus. Comme il l’avait prévu, ils ne pouvaient être à plus de deux de front. Les deux premiers marquèrent un temps d’arrêt en apercevant Kzertus, visiblement légèrement méfiants. Le guerrier frappa ses lames l’une contre l’autre et lança aux pirates en souriant :
- Eh ben, les tantouzes ? C’pas moi qui suis censé avoir les miquettes ?
Les pirates, piqués au vif se jetèrent sur Kzertus, seul donc plus libre de ses mouvements. Kzertus arrêta la lame de celui de gauche et lui coupa la main d’un geste vif et précis de son autre sabre tandis qu’il donnait un grand coup de pied dans l’abdomen de celui de droite, repoussant ainsi du même coup les deux autres assaillants derrière lui.
Les hurlements de douleur du nouveau manchot et le sang qui pissait dans le couloir effrayèrent légèrement les pirates, alors que ça excitait d’avantage Kzertus. Il avançait maintenant vers les pirates et continua de trancher dans le vif, coupa une tête, une jambe. Il encaissa quelques coups, mais juste quelques coupures sans gravité. Lorsque le cœur du dernier pirate arrêta de battre, Kzertus hurla à l’intention du capitaine :
- Ces lopettes c’est tout c’que t’as à m’envoyer ?
Il attendit un moment dans le couloir, sans réponse. Ca devait cogiter sérieusement en haut.
Au bout de quelques minutes, Kzertus commençait à s’impatienter.

Il ne savait pas combien de pirates composaient l’équipage du navire. Il devaient être au moins douze sachant qu’il y en avaient six dans le canot. Une vingtaine au maximum vu la taille de la coque de noix dans laquelle ils naviguaient. En comptant ceux sur la navette, il en avait dézingué 9 et 2 autres étaient hors de combat. Mais même s’ils étaient stupides, il était clair qu’ils n’allaient pas continuer à s’engouffrer dans cette souricière. Ils allaient certainement trouver un moyen de le faire sortir, en l’enfumant ou autre ruse de ce genre.
Autant les prendre de vitesse et éviter d’attaquer avec de la fumée plein les yeux et les bronches. Pour endormir leur méfiance, Kzertus lança :
- Bon alors ? Les fillettes lâchent leur nounours ? Ou c’est vraiment un équipage de tarlouzes ?
Puis il commença à marcher prudemment dans le couloir, jusqu’à voir la lumière du jour, en haut d’un escalier. Il ne pouvait regarder directement dehors sans risquer d’être vu, il allait donc falloir qu’il sorte rapidement et qu’il jauge la situation en un instant pour profiter au maximum de l’effet de surprise. Il prit une respiration et grimpa les marches aussi vite qu’il pu.

A suivre…

Une fois dehors, le Soleil éblouit Kzertus qui frappa tour à tour les deux gardes qui tournaient le dos à l’escalier, les imbéciles. Ses yeux s’habituèrent vite à la lumière du jour. Une bonne douzaine de pirates étaient sur le pont, l’air surpris. Ils regardaient Kzertus. Le capitaine s’avança vers lui, tout en restant hors de portée.
- T'as tué la moitié d'mon équipage… T'as signé ton arrêt d'mort.
Il se contrôlait avec peine et avait le visage déformé par la rage. Kzertus répondit en souriant :
- Et qui va appliquer la sentence ?
Le capitaine sourit et Kzertus vit une ombre passer sur le sol, il leva les yeux au moment exact où un lourd filet s’abattait sur lui. Il tenta de l’esquiver mais il était trop tard, et les pirates se jetèrent sur lui, le rouant de coups. L’un d’entre eux s’abattit sur lui de toute sa masse, au moins 250 livres, et lui déboîta l’épaule. Kzertus réussi à planter un sabre dans la cuisse d’un pirate mais fut rapidement submergé par le nombre. Un coup violent lui fit perdre connaissance.

Quand il revint à lui, il était dans la Ste Barbe, attaché à un canon lui-même arrimé solidement à la coque du bateau. Il avait les pieds liés ensembles et un boulet de canon y était accroché. Son épaule déboîtée le faisait souffrir.
Le boulet au pied signifiait qu’il allait le faire passer sur la planche. Kzertus esquissa un sourire, ça lui laissait une chance. Une bougie brûlait à côté de lui.
Un pirate entra à ce moment là. Il sourit à Kzertus.
- Tu fais moins l’malin, Le Bavard.
Il l’avait donc reconnu. Il avait déjà dû en dézinguer quelques uns quand il faisait parti de l’équipage de Blackseed. C’est pour ça que le capitaine de ne l’avait pas tué sommairement. Il allait sûrement le regretter.
Le pirate s’approcha de Kzertus et le frappa violemment au visage. Kzertus cracha un peu de sang sur les pieds du marin et sourit.
- Z’êtes vraiment des gonzesses, ma grand-mère en descendrait dix comme toi.
Il sourit à son tour.
- Tu s’ras moins bavard sur la planche…
- Si j’fais pas brûler mes liens avant…
Le pirate fronça les sourcils et son regard se posa sur la bougie. Il sourit puis la déplaça, pour la mettre plus loin, près des barils de poudre.
- Et tu m’le dis en plus ! T’es pas si malin qu’t’en as l’air ! Ha ha !
Kzertus regarda le pirate, l’air visiblement contrit et vexé, et se contenta de grogner.
Le pirate frappa un nouvelle fois Kzertus au visage et sorti en riant. Il l’entendit dire à son capitaine qu’il avait repris conscience.

Le guerrier posa son regard sur la bougie, placée non loin du boulet de canon. Cet imbécile avait marché jusqu’au bout, c’était trop facile.
Il se tortilla pour placer le boulet juste à côté de la bougie. Un peu de poudre jonchait le sol autour des barils. La position était douloureuse à cause de son épaule, mais Kzertus patientait. Il allait devoir jouer serré.

A suivre…