Vous voulez savoir ce qu'est-ce un vrai pirate ? Un gars qui, pour reprendre une bonne vieille expression, en a comme des melons ? Ecoutez donc Edward Low, l'une des pires fripouilles qui ai jamais silloné les eaux des Caraïbes :
"Mes frêres, hurla Low, comme à son habitude, je vais vous expliquer pourquoi j'ai tenu à ce que nous nous séparions de Lowthers. Ce brave pirate, à la fois juste et hardi, je l'aime, tout comme vous, mais c'est tout de même un chien. Il est bon pirate mais ne l'est qu'à moitié. Il dit, comme moi, rejeter les lois et la morale de cette humanité de merde, mais ne le fait pas. Ce crétin tend la joue droite quand on lui a frappé la gauche. Quand il prend un navire, si le capitaine est bon et juste, il le laisse repartir, parfois même avec sa marchandise.
Vous savez ce que s'empresse de faire ce damné fils de putain, une fois revenu au port. Cette raclure de latrines, ce chacal pouilleux, indique aux navires de guerre où ils pourront prendre celui qui l'a laissé partir vivant. La vérole m'emporte, ces damnés humains, tous autant qu'ils sont, s'ils ne font pas parti de nos frêres pirates, sont tous pourris de cette insupportable morale chrétienne et les lois humaines qui en font des pantins. Si le pape, ce damné fils de pute enrubanné comme un cadeau empoisonné, bouffi de tout ce qu'il a volé aux pauvres, se dit être le représentant de Dieu sur terre, je serai le diable, et vous mes démons.
Je ne renie pas nos lois pirates, qui sont justes, mais elles ne peuvent s'appliquer qu'à nous-mêmes et à nos frêres pirates. Les autres ne méritent que notre haine et notre rage. Ordures avouées ou pantins sans âmes, ces ridicules fils d'Abel, gavés jusqu'à la gueule de dogmes à dégeuler, je les ferai tous vomir leurs tripes. Comme vous j'ai vécu dans cette société putride, et elle m'a empéché de respirer, de penser, de ressentir. Elle ne pourra pas déverser assez de sang pour combler le vide qu'elle a creusé dans mon coeur.
Aujourd'hui, mes frêres, je déclare la guerre à l'humanité. Je n'aurai pas plus de pitié pour eux qu'ils n'en auront pour moi. Seuls devront rester en vie quelques uns sur quelques navires, à qui nous donnerons de fausses informations sur nos routes futures. Je veux qu'ils décrivent à tous nos ennemis comme nous prenons soin d'eux avant de les exécuter. Mort à l'homme ! Mais si jamais je devais me montrer inique ou couard à votre égard, exposez mes tripes à mon successeur pour lui apprendre à vivre. Mais attention, qui ne torture pas, qui montre de cette charité chrétienne qui me fait vomir, celui-là n'est pas un des nôtres et je l'étriperai de mes mains."
Terrifiant, non ?