La Confrérie des Pirates
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Quatre navires unis comme les cinq doigts de la main
 
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 [Mini-Absence] La nuit de la Pleine Lune.

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Kei

Kei


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Date d'inscription : 22/04/2008

[Mini-Absence] La nuit de la Pleine Lune. Empty
MessageSujet: [Mini-Absence] La nuit de la Pleine Lune.   [Mini-Absence] La nuit de la Pleine Lune. Empty28.07.08 21:06

« Papa a dit…

Il a dit que je devais ramener le sceau d’Elisor… »



L’elfe a les cheveux courts, rouges comme le sang, et me regarde, un sourire pervers aux lèvres… Je revois cette scène…Cent quarante ans plus tard…

Il grince des dents, passe sa main dans mes cheveux blonds parfumés à l’extrait de pacifique que Maman réussit si bien… Devant moi, trente mètres de vide et au bout, une ‘‘piscine’’ de quelques mètres de diamètre. Un tunnel. Une pièce ouverte sur la forêt.

Dans cette pièce se trouve le sceau d’Elisor. Le souci, c’est que ce n’est pas rempli d’eau…

Maître Alatän me sourit toujours, cruellement.

Il dit que Papa l’a chargé de s’occuper de moi, qu’il faut que je récupère l’Elistor.

Je recule dans le vide et recule, prise de hoquet. Il approche doucement et s’approche…

« Regardes… »

Je me penche pour regarder. Une main se pose entre mes omoplates.



Je revis la scène au ralenti… Je suis Keldrias Selis Lan’Edrill…Pirate, Vigie du Fehlonn…



La pression, le vent…

« Adieu, Sale fouine. »

Il me pousse dans le vide. Je tombe, en chute libre, en proie à la gravité.

J’ai neuf ans. Je suis trop jeune…pour mourir. On est toujours trop jeune quand on meurt.

Ma vue devient très nette, je me concentre, je joue le tout pour le tout. Mon corps s’enfonce dans le liquide pourpre, qui envahira bientôt ma gorge, puis mes poumons...

Je suis tentée de remonter quand j’aperçois le tunnel. Je suis à plus de dix mètres de profondeur, j’aurais jamais assez d’air pour remonter. Je déchire un pan de ma chemise en lin avec une pierre aiguisée, use un peu de mon air restant pour dégager le sang de mes voies respiratoires, et je place le tissu devant mon nez pour qu’aucun caillot n’y entre. J’entreprends de nager dans le tunnel, et arrive sans encombre dans la pièce, je respire, une grande bouffée d’air et je ne peux m’empêcher de rire. Le sceau est là…



Retour arrière.

Une main entre mes omoplates me pousse pour me tuer.

J’ai neuf ans. C’est la première fois que je suis consciente qu’on peut en vouloir à ma vie.

Je tombe.



« Woooh…Merde ! »

J’agrippe une corde à la dernière seconde en espérant qu’elle soit solide et tente de raisonner mon esprit pour ne pas crier. Jinzoul, Aphra et Sandor dorment surement dans leurs cabines, un peu plus bas. Je reprends de l’élan d’un coup de pied au pilier du mat et reviens à ma place initiale, sur la poutre droite du mat, autrement dit mon nouveau « chez-moi ».



J’ai rêvé…Je soupire.

Le Capitaine Adrÿelle ‘Main-Tranchée’…

Elle est toujours là, endormie, complètement…sèche.

Je reste là à la regarder un moment, mais sa sérénité ne suffit pas à calmer l’envie de rendre justice à ce premier attentat à ma vie.



J’ai rêvé, mais l’envie du tuer, elle, est bien réelle.



Je descends discrètement, file jusqu’à la Quille, regarde Wiley, encore endormi, et pose une pièce d’argent sur la première table, contre quoi je prends un peu de lait et du pain au miel que j’apporte à la vigie du Fehlonn dans un paquet improvisé de lin, avec un petit mot.



Je pars venger l’enfant que j’étais, trahie trop jeune…



Je pars pour une durée inconnue, jusqu'à que je les tues tous, tous les trois, ces pauvres fous qui ont mené mon père à la mort, lui qui était si grand, si puissant.



Je pars leur rendre leurs méfaits, leur faire connaître l'enfer, leur montrer le reflet dans mes yeux, je me ferais messagère de la mort, je leur ferais gouter leur sang qui prendra, dans leurs gorges lacérées, un gout des plus amers.



Je laisse aux pirates le second Livre Miroir d'Eldera, au cas où ma mission prenne plus de temps que prévu.



A la Quille Brisée, un livre est posé sur une table, au fond.

Sur la couverture, quelques mots, "K.S. Lan'Edrill".



En ouvrant le livre, vous vous rendez compte que des mots s'écrivent comme d'eux-même, et réalisez qu'il s'agit d'un livre miroir.



Tout ce qu'écrit Keldrias sur son livre s'écrit sur celui là, et tout ce qui sera inscrit sur ce livre pourra être lu par Keldrias.



(Le livre)



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