La prophétie du Troll
Mais qu’est- ce que je fout là ?
Le troll derrière moi poussa un gloussement et me fit un sourire niais. Ca me rappela tout ce que je n’aimais pas chez les trolls. Mais j’avais besoin de lui. J’lavais débauché au village alors que tous ses congénère l’avaient parqué dans un enclos avec les cochons.
On le disait vieux et fou. En réalité il voyait simplement autre chose que nous autre. Un sorte d’hallucination permanente. Mais moi j’avais pas grand chose à dire puisque ma paranoïa m’incitait à voir le mal partout. Et des nains aussi…
Les Trolls il y a bien longtemps ont eu ce que l’on pourrait appeler la folie des prophéties. Ils en faisaient partout et pour tout. Dans le temple de Zul’Farrak, des explorateurs gnome avaient réussi à traduire une prophétie relatant la destruction d’une mégalopole technologique. Et en avaient logiquement conclu à la destruction de Gadgetzan.
C’que je voulais dire c’est qu’pour lire et traduire une prophétie ça demande juste du temps. Mais pour les interpréter ça demande autre chose. Et c’est la que mon ami « différent » intervient.
Alors que j’étais encore dans les petits papiers des Dieux du Lucre et de la Luxure j’avais appris que d’autres prêtres avaient existé avant moi. Et avaient trouvé des fins tragiques et souvent drôle. Beerdul le gnome avait par exemple succombé sous le poids de ses maîtresses dans les cavernes de Maraudon. D’autres avaient acquis des pouvoir quasi divins.
Mais ce qui m’avait le plus intéressé, c’était que certaines tribus Troll avait raconté la vie de tous ces prêtre au travers des bas-reliefs de leurs temples. Il semblait que pour certain troll, la lecture des aventures des prêtres du Lucre et de la Luxure était une grande source de distraction. Ce que les trolls ignoraient c’est que certaine de ces histoires n’étaient pas encore arrivées.
Et me voilà donc devant les murs de Jinth’alor, le grand temple des Hinterlands.
Alors que je m’apprêtais à attaquer la première sentinelle qui gardait l’entrée du temple, le troll qui m’accompagné se mis à parler tout seul et à marcher en direction de ma cible. Comme entrée discrète on faisait mieux.
La sentinelle fut tout d’abord surprise de voir marcher vers elle un troll puant comme un porc. Elle se méfia d’autant plus quand elle me vis derrière. Mais mon traducteur lui parla dans sa langue et la sentinelle s’écarta. Mon guide me fit signe d’approcher et articula difficilement :
« Toi v’nir répawer l’écou’ement du sang d’puis l’temp’. Pas parler. Pas poser d’question aux habitants. »
J’acquiesça d’la tête et suivit mon guide.
J’dois dire que c’était la première foi que je rentrait dans un temple troll qui n’avait pas encore été pacifié par les forces de la horde. Il y régnait un calme et une douceur qu’on a du mal à voir quand on poursuit les habitants avec des armes et que l’on dévaste leurs maisons.
Nous arrivâmes assez vite au sommet de la pyramide et mon guide alla trouver d’un des gardiens de la religion. Un prêtre troll sortit d’un caverne et discuta longuement avec mon guide. Des gardes lourdement armés me surveillaient et n’attendaient qu’un seul geste suspect de ma part pour me tailler en pièce.
Finalement mon guide revint vers moi et me demanda de le suivre. Il me mena jusqu’à un autel au milieu d’une grande place entourée de gradins. Il tapa légèrement sur le coté de l’autel et fit tomber un panneau en bois.
Il y avait sous l’autel un enchevêtrement de tuyaux et de vannes. Le gars qui avait fait ces branchement avait du apprendre la plomberie avec un manuel gnome traduit en orc par un elfe bourré. Mon guide me regarda avec un grand sourire et me laissa seul avec une clé de douze.
J’avais de la chance d’avoir servis sur deux sous-marins. Parce que question tuyaux je commençais à avoir le coup de main. Il me fallut cinq heure pour sortir tout qui avait été installé sous l’autel et une heure pour installer quatre tube en thorium et une pompe afin d’évacuer le sang vers les canalisation en pierre du temple.
Au début les trolls étaient assez suspicieux à mon encontre. Après une heure, les gardes m’aidaient en me faisant passer les outils. La seconde heure, de jeunes prêtresses troll venaient m’apporter à boire et à manger. Au bout de la cinquième heure, je m’aperçus que les gradins étaient plein de trolls qui discutaient et observaient mon travail. Mon guide qui mangé une pomme à côté de mon me dit que c’était la première foi que les habitants voyaient un mort qui travaillait.
Enfin, pendant que j’installait les derniers tuyaux et la pompe de jeunes trolls prenaient des notes et me posaient des questions sur mon travail.
Une foi terminé mon guide m’emmena dans les tribunes et me tendit un sac en toile contenant des haricots grillé à sec et salé. Puis il me dit d’apprécier le spectacle.
Sortant de la caverne, le prêtre troll, qui avait parlé à mon guide, portait des habit blanc. A sa suite les gardes du temple traînaient un nain barbu et hébété. Mon guide m’expliqua qu’il s’agissait d’un explorateur qui avait tenté de libérer un griffon retenu prisonnier dans le temple. Le nain fut attaché dur l’autel et recouvert d’une boue verte. Puis le prêtre sortit de ses manches un grand couteau et chanta une prière à ses dieux. Par réflexe je recommanda l’âme de ce nain aux Dieux du Lucre et de la Luxure.
Le couteau fendit l’air et éventra le nain. Le sang se mis à jaillir de son ventre et ses viscères se répandirent sur l’autel. Le sang s’écoula au travers de trous dans la table et le silence se fit sur l’esplanade. On entendit un doux bruit de sucions. La pompe s’était mise en marche et le sang du nain était envoyé dans tout le temple. Il y eu un bruit de tambour et mon guide m’expliqua que c’était le signe de l’approbation des Dieux. Les trolls autour de moi me firent un grand sourire et le prêtre s’inclina devant moi.
Mon guide n’avait plus rien à voir avec l’être puant que j’avait rencontré dans le village côtier. Il était propre, bien habillé mais avait toujours un regard aussi hagard et tourmenté. Il me mena jusqu’à un salle ou les murs étaient couvert de bas reliefs. Il me les présenta comme étant les plus vieilles histoire qui fut écrite dans le temple. Il me fit signe et me désigna une pierre de taille où était dessiné le symbole des dieux du Lucre et de la Luxure.
L’écriture était du troll ancien. Mais pas seulement. J’y reconnus du nain et de l’orc. Mais quelques chose était différent. Mon guide m’expliqua que des voix multiple avaient parlé. Mais que personne n’avait pu lire ni le nain et l’orc.
La partie troll racontait ceci :
« Lorsqu’elle tomba de l’arbre, elle subjugua les premiers croyants. Et à peine sa première heure révolue, elle accomplie un miracle.
Lorsque la seconde heure s’acheva le sang des hérétiques était répandu et dans la ville un bruit coura.
Créée pour tuer. Elle n’avait ni compassion ni remords pour ceux qu’elle achevait.
Elle traversa le monde. »
Mon guide me regarda et me demanda si je pouvais traduire la suite. M’approchant du texte je lu à haute voix :
« Dans la cité des roues et des voiles elle vint trouver celui qu’elle devait tuer.
Condamné par les Dieux, elle était leur… membre utile de la justice ? »
Mon guide me regarda.
« Le bwas de la just’ce p’t’wet ? »
Je repris ma lecture.
« Elle était leur bras de la justice.
Mais au lieu de trouver celui qu’elle devait juger, elle trouva de nouveaux soutient.
Et lorsqu’elle le vit enfin les Dieux… »
Le texte en orc finissait la prédiction. Je demanda alors à mon guide si personne n’avait jamais essayé de le traduire. Mais les trolls n’avaient jamais croisé d’orc suffisamment érudit ou vivant pour pouvoir répondre à toute leur questions.
Maintenant que j’avais le texte qu’est ce que je pouvais bien faire ? La région me paraissait sympathique. Calme, douce et avec des trolls prés à m’accueillir pour réparer leurs problèmes de plomberie…